On dit souvent que l’écoute est un art. Mais interrompre avec élégance, c’est carrément un super-pouvoir, et c’est celui-la que nous allons explorer ensemble dans cet article.
Parce qu’on va pas se mentir : Tu as déjà vécu cette scène. Tu dis bonjour, tu engages la conversation, et tu réalises en moins de 3 minutes que – oh malheur – tu ne veux pas être là.
Ton corps parle pour toi :
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- Tu te frottes le nez comme si tu allais découvrir une pièce secrète,
- Tu regardes ta montre même si t’en portes pas,
- Tu penses à ta liste de courses ou à repeindre le mur de la cuisine,
- Et tu te surprends à rêver d’une sortie de secours.
- et tu souffles, les yeux se promènent autant que ton esprit
- tu t’écoutes plus, une voie dans ta tête te dit, oh lala comment je vais sortir d’ici, ça ne se fait pas, elle me soule, la prochaine fois je l’évite….
Mais tu restes. Poli(e). Gentil(le). Bien élevé(e). Et tu en ressors avec moins d’énergie, frustré(e), parfois en colère contre toi-même et peut être même contre l’autre…. j’ai été élevée comme cela ne dis rien, tais toi, c’est mal poli, écoute… oui écouter, mais entre nous : à quel prix?
Et tu crois que la personne en face ne voit rien ?
Elle le sent. Elle voit tes yeux qui fuient, ton souffle qui s’alourdit, ton corps qui dit : “je n’ai plus envie d’être là.”
Et elle aussi, parfois, repart frustrée. Mal comprise. Non accueillie.
Tout le monde perd.
Et si on changeait les règles ?
Et si interrompre une conversation, ce n’était pas impoli… mais sain ? Si c’était un acte de clarté, de respect, et de responsabilité ?
Parce que soyons honnêtes : La personne en face de toi préfèrerait peut-être que tu lui dises franchement :
“Excuse moi de t’interrompre, j’ai pas la disponibilité mentale/l’intérêt/l’énergie/le temps pour cet échange. Ce n’est pas contre toi.”, est ce qu’on peut remettre ça à plus tard, quand je serai plus disponible ?
Plutôt que de te voir te décomposer socialement pendant 10 minutes, et bien sentir qu’au fond de toi tu n’es pas disponible, ça pourrait être très frustrant pour la personne qui parle et même altérer la relation de confiance mutuelle (et éviter les fameux : tu ne m’écoute jamais…t’en à rien à faire …avec toi c’est toujours pareil…)
Quelques exemples de phrases magiques pour s’extraire sans culpabilité :
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- « Excuse moi de t’interrompre, Je sens que je ne suis pas présent(e) là tout de suite, et j’aimerais vraiment l’être pour toi. Peut on en reparler à un autre moment? (planifier un autre moment avec la personne)
– Excuse moi de t’interrompre, ça intéresserait beaucoup de t’écouter Je crois que je n’ai pas l’espace intérieur pour écouter pleinement ce que tu vis, j’ai des choses en tête qui me tracasse. Est-ce qu’on peut en reparler plus tard ?(fixer un rdv ou un autre moment propice) »
– « Excuse moi de t’interrompre, j’ai perdu le fil de notre conversation, peux tu me répéter ce que tu disais, je me suis perdue »
– « Excuse moi de t’interrompre, mais là, je n’ai que 5 minutes à t’accorder, est ce que ce sera suffisant?
- « Excuse moi de t’interrompre, Je sens que je ne suis pas présent(e) là tout de suite, et j’aimerais vraiment l’être pour toi. Peut on en reparler à un autre moment? (planifier un autre moment avec la personne)
Et si c’était ça, la vraie politesse ?
Pas le masque du « oui oui je t’écoute » alors que ton âme est partie en vacances et que c’est un vieux Noui qui sort de ton corps un oui mais non. Mais une parole claire, ancrée, réelle à ta réalité.
Un petit exercice pour la route :
La prochaine fois que tu sens que tu t’ennuies, que tu te forces, ou que tu étouffes un peu… Demande-toi :
« Est-ce que je suis encore en train de me respecter ici ? »
Si la réponse est oui : je reste avec toute ma présence 🙂
Si la réponse est non, prends une respiration et ose t’exprimer. Avec douceur. Mais avec vérité. j’interromps mon interlocuteur gentiment 🙂
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- Prends conscience
“Repense à la dernière fois où tu as voulu interrompre une conversation mais que tu n’as pas osé. Qu’est-ce qui t’a retenu·e ?” - Observe ton corps
“Note les signes physiques que tu ressens quand une conversation te pèse : est-ce que tu regardes ta montre, tu détournes le regard, tu te sens tendu·e ?” - Pratique l’interruption douce
“La prochaine fois, utilise l’une des 3 phrases clés que je t’ai partagées pour sortir d’une conversation sans culpabilité. Ressens la différence.”
- Prends conscience
Et maintenant, c’est à toi ! : )
Je te propose de tester ces exercices dans ta vie quotidienne, et surtout…
de venir me raconter comment ça s’est passé.
Comment as-tu vécu ces exercices ?
Quelle phrase t’a semblé la plus facile ou la plus difficile à dire ?
Qu’est-ce que ça a changé dans ta manière de communiquer ?
Raconte-moi tout en commentaires ou en message privé, ta vérité compte.”